Après la fausse couche : comment surmonter cette épreuve et se reconstruire ? Un témoignage à cœur ouvert …

Un témoignage sincère sur la douleur et la reconstruction après la fausse couche - Un article à découvrir sur le blog : keepcoolnewmom.com

– Lettre ouverte à toutes les mamans qui ont vécu une fausse couche : des mots pour apaiser la douleur et avancer avec douceur –

Coucou toi derrière ton écran 👋 !

Aujourd’hui, je reviens avec un sujet très particulier : la fausse couche et l’après fausse couche.

Si tu as atterri sur cette page, peut-être que toi aussi tu es en train de vivre une fausse couche et que tu cherches un peu de réconfort. Peut-être que tu as besoin d’aide, de mots qui mettent du sens sur ce que tu ressens.

Je ne vais pas te mentir. Je ne vais pas te dire que ce sera facile, que tu vas rapidement aller mieux, car ce serait faux. Une fausse couche, c’est douloureux. C’est une épreuve. Pour beaucoup d’entre nous, c’est un deuil silencieux que l’on traverse souvent seules, sans réel accompagnement.

Moi aussi, je suis passée par là. Cet article, j’ai voulu l’écrire mille fois. Mais c’était trop difficile. Parler de sa douleur, c’est l’affronter. Pendant longtemps, je n’en ai pas eu la force.

Mais aujourd’hui, une page se tourne …

Peut-être que ces mots t’apporteront un peu de réconfort. Peut-être qu’ils te permettront de te sentir un peu moins seule. Ce que je vais te partager ici, c’est mon histoire, mais c’est aussi celle de tant d’autres femmes …

Quand la fausse couche frappe : une réalité brutale

On se dit toujours que ça n’arrive qu’aux autres. Et pourtant, une femme sur cinq vivra une fausse couche dans sa vie.

Certaines passeront presque inaperçues, se confondant avec des règles plus abondantes. D’autres, en revanche, seront un véritable séisme émotionnel.

Dans la plupart des cas, elles sont dues à une anomalie génétique ou à un problème de développement du fœtus. C’est la nature qui fait son tri, paraît-il … Mais quand ça nous arrive, peu importe la cause, c’est une blessure à vif. Les explications médicales ne suffisent pas à effacer la douleur.

Si tu es en train de vivre une fausse couche, sache que tu n’es pas seule.
Oui, ça va être dur.
Oui, tu vas ressentir de la tristesse, de la colère, de la culpabilité.
Et oui, tu vas entendre des phrases qui ne t’aideront pas du tout :

« Ce n’était qu’un embryon »
« Tu es jeune, tu en auras d’autres »
« Il faut laisser faire la nature »
« Ce n’est pas si grave, tu vas finir par y arriver »

Toutes ces phrases, bien qu’elles partent souvent d’une bonne intention, peuvent être un véritable coup de poignard. Parce que ce que tu ressens, là, maintenant, c’est une perte. Une perte réelle, profonde, intime. Tu viens de perdre ce bébé-là, et il ne reviendra pas.

Mais tu sais quoi ? Tu as le droit d’être triste.
Parce que ce bébé, tu l’as aimé dès le premier instant.

Le plus terrible après une fausse couche, c’est l’absence totale de prise en charge.

Un gynécologue qui te dit, entre deux rendez-vous : « C’est très courant, vous savez »
Une secrétaire qui te tend un papier en ajoutant un « Bon courage »
Et puis… plus rien.

On te laisse rentrer chez toi avec ton chagrin et ton ventre vide.
C’est comme si la douleur de perdre un bébé invisible aux yeux des autres n’existait pas.

Mais elle est bien là. Et elle est légitime.

Certaines femmes réussissent à tourner la page rapidement.
D’autres, comme moi, mettront des années à faire leur deuil.
Et c’est OK.

Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise manière de surmonter une fausse couche.
Il n’y a que ton propre rythme, ta propre douleur, ton propre chemin vers la guérison.

Comment se relever après la fausse couche ?

Honnêtement ? Je n’ai aucune recette miracle.

Je ne vais pas te dire qu’il existe une méthode infaillible pour guérir.

Chaque femme traverse cette épreuve à sa manière. Certaines arrivent à tourner la page rapidement, d’autres auront besoin d’années pour se reconstruire. Et c’est OK.

  • Tu as le droit de prendre ton temps.
  • Tu as le droit de pleurer, de crier, d’être en colère.
  • Tu as le droit de ressentir du vide.
  • Mais surtout, tu as le droit de demander de l’aide.

Si tu en ressens le besoin, n’hésite pas à parler à une amie, un proche, un groupe de soutien ou un thérapeute. Parfois, on n’a pas envie de parler, juste de pleurer. Mais mettre des mots sur la douleur peut être libérateur.

Pour ma part, ce qui m’a aidée, c’est d’abord le soutien infaillible de mon conjoint. Mais, à lui seul, cela ne suffisait pas. La douleur était trop intense, trop profonde pour être apaisée par de simples mots.

Heureusement pour moi, j’ai eu la chance de croiser plusieurs femmes formidables sur mon chemin :

✨ Une énergéticienne, qui m’a aidée à lâcher prise et à croire de nouveau en mes chances d’avoir un bébé.
✨ Une kinésiologue, qui m’a fait comprendre que mon deuil n’était pas terminé, même après la naissance de mon fils.
✨ Une autre maman, passionnée de numérologie, m’a récemment aidée à mieux comprendre mes forces et mes faiblesses. Elle m’a fait réaliser que le travail sur soi est un chemin long et parfois difficile, mais qu’il est essentiel pour se libérer de ses blocages et avancer sereinement. C’est en partie grâce à elle que j’ai trouvé la force d’écrire cet article aujourd’hui.

Ces rencontres ont changé ma vie. Mais il y a une chose, une seule, qui a vraiment marqué un tournant dans mon deuil : « Ma lettre d’adieu à mon petit embryon ».

Dire au revoir pour avancer

Je vais te partager cette lettre, écrite en 2019 après ma première fausse couche. Peut-être qu’elle résonnera en toi. Peut-être qu’elle t’aidera à mettre des mots sur ta peine.

Si tu en ressens le besoin, écris toi aussi. Mets sur papier tout ce que tu ressens, parle à ton bébé, dis-lui ce que tu ressens, ce que tu aurais voulu pour lui. C’est une façon d’apaiser le cœur et de se permettre d’avancer, doucement.

Lettre d’adieu à toi, mon petit embryon
(Journées noires du 3 et 4 janvier 2019)

Après plus de six ans d’essais bébé, dont plus d’un an en PMA, le test est enfin positif : je suis enceinte.

C’est un bonheur immense qui nous submerge, Anthony (ton futur papa) et moi, car nous attendions ta venue avec tant d’espoir et d’impatience.

Même si nous étions sur notre réserve, après toutes ces épreuves traversées, nous avions toujours cet espoir d’être enfin parents.

La première échographie, à deux semaines, nous confirme que tu es bien là, au chaud dans mon ventre. À la deuxième échographie, à six semaines, nous entendons ton cœur battre, fort et rapidement. Le médecin nous rassure : tout est normal, tout va bien.

L’espoir renaît après tant d’années d’attente

Anthony est tellement heureux qu’il fait une véritable « danse de la victoire » devant cette médecin qui nous connaît si bien maintenant. Je te laisse imaginer la scène ! Et même si, sur le moment, j’ai ressenti une pointe de gêne, au fond de moi, j’étais dans le même état euphorique que lui. Ça y est enfin … Nous allons t’avoir, toi, notre bébé tant désiré.

Nous commençons déjà à nous projeter : nous parlons de ton prénom, des achats pour ta chambre, de tes vêtements …

Nous annonçons aussi la bonne nouvelle à nos parents et amis, ceux qui ont suivi notre long parcours pendant toutes ces années. Ça y est, tu es enfin là.

Je me rappelle encore combien c’était douloureux pour moi de voir les autres femmes enceintes ou même mes amies devenir mères les unes après les autres. En plus de me sentir mal parce que cela me renvoyait à ma propre incapacité à être mère, je me sentais encore plus mal d’être jalouse et de les envier autant …

Pour ne pas sombrer dans ce chagrin, j’ai dû me préserver à ma manière : j’ai pris de la distance, j’ai coupé les ponts, même avec ma meilleure amie, qui me parlait sans cesse de sa grossesse et, plus tard, de son bébé.

C’était trop douloureux pour moi. Chaque discussion, chaque message ravivait cette blessure béante. Je pleurais, encore et encore …

Mais avec ton arrivée, tout cela allait être derrière moi.
J’avais hâte que tu sois là avec nous.

Tu n’étais pas encore là, et pourtant, tu nous apportais déjà tant de joie.

Nous avions tellement hâte de te voir, d’entendre à nouveau ton cœur battre, et surtout, d’entendre le médecin nous dire que tout va bien.

Puis vient l’échographie de fin du premier trimestre … et tout bascule

Je me souviendrai toujours de cet instant.

Allongée sur la table d’examen, devant cet écran où nous pouvons t’apercevoir en noir et blanc…

L’échographiste, que nous voyons pour la première fois, observe l’image en silence. Puis, d’une voix basse, il annonce : « Il est plus petit que la normale… il devrait mesurer au moins 50 mm, mais il ne fait que 28 mm. »

Je sens tout de suite que quelque chose ne va pas.

Il prend un instant, puis lâche ces mots qui résonnent encore en moi aujourd’hui : « Il n’y a plus d’activité cardiaque ».

Il répète, comme pour s’assurer que nous avons bien compris : « Le cœur s’est arrêté … probablement autour de deux mois d’aménorrhée ».

Je comprends alors que tout est fini.

Je regarde Anthony. Je réalise que notre bébé est mort, qu’il est là, en moi, mais qu’il ne grandira plus.

Je m’effondre.

L’après… ou plutôt le vide

J’ai du mal à me relever de la table, à m’habiller.

Anthony me serre la main et me prend dans ses bras. Je sens qu’il est aussi assommé que moi par la nouvelle. On ne s’attendait pas à ça… Nous étions si proches du but, et en un instant, tout s’écroule.

L’échographiste nous laisse quelques minutes pour reprendre nos esprits.

Je trouve la force de poser une seule question : « Comment ça va se passer maintenant ? »

Il nous explique alors qu’à plus de deux mois de grossesse, l’embryon est trop gros pour partir naturellement ou avec des médicaments. Il faudra un curetage.

Il nous dit de voir avec notre centre PMA, qui se trouve dans le bâtiment d’à côté, pour organiser le suivi avec notre médecin référent.

Le choc, l’effondrement, l’incompréhension

Nous quittons cette salle vidés, complètement abasourdis par la nouvelle.

Anthony me prend dans ses bras, me serre fort. C’est fini …

Je pleure à chaudes larmes. C’est comme un coup de massue.

Un rendez-vous de dix minutes a anéanti notre espoir de six ans. 

À cet instant, nous sommes tellement malheureux que les mots me manquent.

La secrétaire nous remet notre dossier médical, et nous demande de régler la consultation de 60 euros en nous souhaitant d’un ton neutre « Bon courage ».

Nous sommes là, plantés devant cette porte de l’échographie, encore abasourdis par la perte de toi, notre petit embryon.

Le vide et la douleur

Anthony me prend par la main et me dit : « Ça va aller » comme pour se rassurer lui aussi. Puis, il me conduit au centre PMA, juste à côté.

Je suis en mode automatique. J’ai l’impression d’être hors de mon propre corps.

Je reprends petit à petit mes esprits et, devant la secrétaire de la PMA, j’arrive à peine à sortir un mot : « On vient de l’échographie … le cœur ne bat plus ».

Je pleure tellement que les mots ne sortent plus.

Elle comprend tout de suite et nous demande de patienter dans la salle d’attente, précisant que notre médecin va nous prendre entre deux rendez-vous. »On va faire au plus vite nous dit-elle ».

Je continue de pleurer. Les larmes coulent sans s’arrêter.

Je ne suis plus qu’une loque, un torrent de tristesse. Je me sens vide …

L’attente est insoutenable

J’ai 36 000 questions en tête : « Pourquoi ? », « Pourquoi ça n’a pas marché ? » « Qu’ai-je fait de mal ? » Et une vague de sentiments m’envahit :

  • La culpabilité (quelque chose cloche chez moi, ce n’est pas possible).
  • La frustration (pourquoi ça nous arrive à nous ?).
  • La tristesse, la colère, le désespoir de ne pas réussir à avoir un bébé …

Quand vient notre tour, je suis incapable de parler.

J’ai perdu ma voix. Je suis encore sous le choc.

Mon conjoint explique la situation à notre médecin PMA.

Elle regarde le compte-rendu de l’échographie et nous dit : « C’est sûrement un problème génétique » « Ce n’est pas de votre faute, ça arrive. C’est impossible à prévoir, même en PMA ».

Ses mots se veulent rassurants, mais à cet instant, je suis inconsolable.

La douleur de t’avoir perdu est trop forte.

Après avoir eu de graves problèmes de santé, après avoir fait le deuil de ne pas réussir à t’avoir naturellement, je réalise qu’une autre épreuve m’attend : celle de te perdre, toi aussi.

Notre médecin s’occupe de tout.

Elle appelle le service gynécologique, dans un autre bâtiment, et demande un rendez-vous en urgence. Nous nous y rendons immédiatement.

En arrivant, la secrétaire est déjà prévenue de notre arrivée.

Je suis toujours en pleurs. Impossible de décrocher un mot.

Mon conjoint explique la situation à ma place. « Veuillez patienter dans la salle d’attente. Monsieur R. va vous recevoir ».

Le supplice de la salle d’attente

Comme si le choc ne suffisait pas, je réalise que je suis assise, entourée de femmes enceintes.

Mon cœur se brise une nouvelle fois. Je me sens écrasée par l’injustice.

Elles discutent, le ventre arrondi, elles rient, elles parlent de leur futur bébé …

Et moi, je suis là, avec un bébé mort dans mon ventre.

  • Pourquoi m’ont-ils mise ici ?
  • N’ai-je pas déjà assez souffert ?
  • Faut-il vraiment en rajouter une couche ?

Je voudrais m’échapper.

Mais je reste figée.

Anthony me serre la main. Il tente de me rassurer comme il peut. Mais je vois bien qu’il encaisse autant que moi.

Enfin, notre tour arrive.

Le mot « curetage » est prononcé. Je suis au 36ème dessous.

Avec une voix bien posée, le médecin nous explique : « Nous allons retirer l’embryon lors d’une opération qui dure 15 à 20 minutes ».

Ces mots résonnent en moi.

  • Nous avons mis six ans à t’avoir
  • Et en quinze minutes, tu ne seras plus là.

La vie est tellement injuste 💔 .

À cet instant, j’en veux à la terre entière. « Mais pourquoi le sort s’acharne-t-il autant sur nous ? »

Le médecin appelle le service des anesthésistes.

  • Rendez-vous à 14h cet après-midi.
  • Bloc opératoire demain à 15h30.

En remontant dans la voiture, nous regardons l’heure : il n’est que midi.

Nous avons deux heures à patienter, dans cet état …

Anthony me dit : « Nous n’avons pas de chance ».

Je confirme. La réalité est dure à affronter. Je porte un embryon mort dans mon ventre.

Anthony a besoin de se changer les idées.

Moi, j’ai juste besoin d’être seule et de pleurer.

Il s’arrête devant un centre commercial et me dit : « Allez, il faut manger un peu ».

Anthony a du mal à comprendre ma réaction. Je ne peux plus m’arrêter de pleurer …

« Comment peux-tu te mettre dans un état pareil pour un embryon ? »
« Ce n’était pas un bébé … »

Je crois qu’aucun homme ne peut vraiment comprendre ce que l’on traverse à ce moment-là.

Alors Non, tu n’étais pas « qu’un embryon ». Non, tu n’étais pas « rien ».

Tu étais déjà mon bébé. Tu faisais partie de moi.

Et je suis tellement triste de te perdre.

Je ne peux plus sortir de la voiture.

Je le supplie de me laisser seule pour digérer la nouvelle.

Il insiste, mais je lui dis qu’il a lui aussi besoin d’aller se changer les idées.

Il finit par accepter.

Seule avec mon chagrin

Je me retrouve seule, dans cette voiture, toujours choquée par la nouvelle.

Mon cœur est en mille morceaux.
Demain, je vais te perdre pour toujours …
Toi, mon petit embryon que j’aimais déjà tant.

Pendant son absence, j’envoie quelques SMS à mes proches qui attendaient des nouvelles :

« On a eu l’écho des trois mois… il n’y a plus d’activité cardiaque. C’est fini. Le bébé est mort. Curetage prévu demain après-midi. On est complètement abattus en ce moment, mais ça va aller ».

Bien sûr, je reçois des messages de soutien. Mais c’est déjà tellement dur d’encaisser la nouvelle…

Et c’est encore plus dur de l’annoncer aux autres.

Je vis ça comme un échec…
Je suis tellement triste pour mes parents et beaux-parents qui espéraient tant…

Je ressens une profonde solitude.

Nous voulions tellement fonder une famille, te voir grandir, t’épanouir avec nous … Nous avions tant d’amour à te donner.

C’est un déchirement de te laisser partir.

Anthony revient avec des tas de donuts au chocolat (histoire de me remonter un peu le moral…).

Je n’ai pas faim. J’ai juste envie que cette journée se termine.

Je pleure, encore et encore, en répétant que la vie est trop injuste.

De retour à la clinique

Nous patientons pour voir l’anesthésiste.

Quelle attente interminable … Après 35 minutes, une femme nous reçoit.

Elle prend ma tension, me pose plein de questions et m’explique le déroulement de l’intervention.

Quand elle me demande la date présumée de la mort, je m’effondre encore.

Plus qu’une étape avant de rentrer chez nous : l’inscription au service des pré-admissions.

Et c’est là que je réalise …

Je prends rendez-vous pour te faire enlever …
Alors que ce matin encore, nous discutions de ton prénom …

Quand la douleur est insoutenable

De retour à la maison, je n’ai qu’une envie : m’effondrer.

Anthony me demande si ça va aller … Et là, les mots sortent tout seuls :

« J’ai trop mal… Je ne vais pas m’en sortir… »
« Après tout ce qu’on a déjà traversé, cette fois-ci, c’est trop »
« Il faut que j’aille voir un psy… »

(Bien sûr, personne, à aucun moment, ne m’a proposé un suivi psychologique…)

Anthony me regarde avec bienveillance.

« Allonge-toi, parle-moi. Comme si j’étais le psy. »Je joue le jeu et je déballe tout.

Je lui explique tout ce que je ressens :

« C’est sûrement moi qui ai fait quelque chose de mal… »
« J’aurais dû faire plus attention, ne pas porter les courses, éviter les efforts physiques… »
« Je ne veux pas refaire le parcours de la PMA, c’est trop dur »
« Je n’en peux plus des hormones, des piqûres, des rendez-vous médicaux … »
« Je n’en peux plus de ces montagnes russes émotionnelles à chaque test de grossesse … »
 « Et si, après tout ça, je refaisais encore une fausse couche ? »

Je lève les yeux vers lui et lui demande : « Est-ce qu’un jour … tu crois qu’on y arrivera ? »

Je vois dans ses yeux qu’il souffre aussi, mais il reste fort pour nous deux et me rassure, comme il sait si bien le faire.

Je lui demande, à mon tour : « Et toi ? Comment tu te sens ? »

Il me répond, sans détour : « Je suis aussi triste que toi … Mais il faut avancer et garder espoir, on va y arriver ».

Je l’admire pour sa force, pour son optimisme … Je me blottis contre lui un long moment …

Puis, je vais prendre une douche à la Bétadine. Il n’est que 20h30, mais je suis épuisée… Je m’endors presque immédiatement.

Il est 2h du matin. Je me réveille en sursaut.

Et là, je réalise :

Non, ce n’est pas un cauchemar.
Dans quelques heures, je vais te perdre définitivement.

Anthony dort profondément.

Je me lève sans bruit. Je vais dans le salon. J’allume la télévision… Mais je n’arrive pas à suivre le film qui passe à l’écran.

Toutes mes pensées vont vers toi, mon petit embryon.

Je n’ai pas envie de te laisser partir …
C’est tellement dur …

Le jour du curetage : la fin brutale d’un rêve

Il est 13h15, c’est l’heure de partir.

Je prends une profonde inspiration… Et je me prépare à affronter cette nouvelle épreuve.

En arrivant au service des admissions, une femme regarde nos visages décomposés et tente de nous rassurer :« Si ça peut vous encourager, je suis passée par là, moi aussi. On m’a dit, il y a neuf ans, que je ne pourrais jamais avoir d’enfant… Et pourtant, ça a marché. Il faut garder espoir ».

Bon, j’ai encore pleuré …

Je suis maintenant dans une chambre, avec Anthony à mes côtés.

Et j’attends mon châtiment.

Une infirmière arrive pour me donner des comprimés contre la douleur.

En lisant mon dossier, elle me dit qu’elle comprend très bien ce que je vis en ce moment, car elle s’est retrouvée dans cette même chambre, il y a deux mois pour la même raison.

Puis elle rajoute :

« Une femme sur cinq vit une fausse couche. »
« C’est une épreuve difficile, mais il faut garder confiance ».

Depuis hier, j’ai l’impression d’entendre ces mots partout : « Espoir ». « Confiance en l’avenir. »

Mais qu’est-ce que j’en ai à faire ?

Je t’ai perdu, toi, mon petit embryon… Et personne ne te ramènera.

Le brancardier arrive. « C’est parti. »

Il me prévient qu’Anthony sera averti dès la fin de l’intervention, après ma phase de réveil.

L’attente en salle d’opération est interminable. Je sens que je vais m’effondrer, mais je tiens bon.

Les secondes me semblent des heures … Mais en réalité, cela ne fait que dix minutes que j’attends.

On me fait entrer dans la salle.

Tout se passe très vite.

On me pose un masque d’anesthésie. Je respire … Et tout devient noir.

Quand j’ouvre les yeux, tu n’es plus là.

Le brancardier me ramène dans ma chambre.

Cinq minutes plus tard, Anthony arrive.

L’infirmière nous annonce :

« Encore 1h30, et vous pourrez rentrer chez vous. »
« Vous devez juste aller aux toilettes avant de partir, pour vérifier que tout va bien ».

Je ressens une douleur dans le bas du ventre. J’ai des nausées.

Mais on m’explique que c’est normal.

« Vous allez aussi beaucoup saigner et avoir des douleurs de règles très fortes ».

Le vide après la tempête

Nous rentrons enfin chez nous.

Et là, je m’effondre à nouveau. Je ressens un vide immense.

Je réalise que cette fois, c’est bel et bien fini.

💔 Je n’aurai jamais la chance de te connaître …
💔 De t’aimer …
💔 De te serrer contre moi …

Cette épreuve restera à jamais gravée dans ma mémoire.

Mais je ne t’oublierai jamais.

À travers cette lettre, je garde une trace de ton passage.

Merci, mon petit embryon,
De nous avoir donné cet espoir.
De nous avoir prouvé que peut-être, un jour, nous y arriverons.

Malgré cette souffrance, nous sommes encore plus soudés que jamais, Anthony et moi.

Et même si aujourd’hui, la douleur est encore là, je sais qu’un jour, elle sera plus douce. Et je continuerai à avancer, avec toi dans mon cœur.

💔 Adieu, mon petit embryon 💔

Et après la fausse couche ? La lumière au bout du tunnel

Après ma première fausse couche en janvier 2019, il m’a fallu cinq mois pour me reconstruire, physiquement et mentalement.

Et puis … Deux mois après avoir repris le chemin de la PMA, je suis tombée enceinte de mon fils, Axel.

Alors oui, aujourd’hui, je veux te dire que oui l’espoir existe.

  • Oui, la douleur est immense.
  • Oui, tu as le droit de la vivre à ton rythme.
  • Oui, un jour, tu retrouveras le sourire.

Peut-être que ce n’est pas maintenant, peut-être que ce n’est pas demain … Mais je veux que tu saches que cette souffrance ne sera pas éternelle.

Un jour, tu te sentiras prête à avancer. À sourire de nouveau. À croire en l’avenir.

Tu n’oublieras jamais.
Mais tu apprendras à vivre avec ce vide.
Et peut-être, un jour, la vie te fera le plus beau des cadeaux ❤️.

Pour conclure …

Si cet article t’a parlé, si tu ressens le besoin de partager ton expérience, n’hésite pas à laisser un commentaire. Et si tu penses qu’il peut aider d’autres femmes, partage-le.

Nous sommes nombreuses à avoir traversé cette épreuve.
Et même si la société nous pousse à nous taire, nos histoires méritent d’être entendues.

Je t’envoie tout mon courage et toute ma bienveillance.

💛 Je suis de tout coeur avec toi. Prends soin de toi 💛

Céline,
Une maman qui te comprend …

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Un témoignage sincère sur la douleur et la reconstruction après la fausse couche - Un article à découvrir sur le blog : keepcoolnewmom.com
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Cet article a 4 commentaires

  1. Amélie

    Félicitations pour ce parcours de guérison.

    Nous sommes en effet nombreuses à vivre cette douleur. On a du mal à imaginer d’ailleurs que ce soit si courant que des coeurs soit déchirés comme ça et se réparent ensuite. Peut être que ces femmes enceinte dans la salle d’attente sont aussi passées par là, peut être plusieurs fois, on ne sait pas. Au delà du tabou, c’est surtout un sujet intime qu’on n’aime pas forcément aborder.

    Pour ma part, étant de bonne constitution physique pour la maternité, comme toutes les femmes de ma famille, le corps fort, hanches larges, poitrine généreuse et grande fécondité, j’ai fait l’erreur de penser que je serais une « enceinte » infaillible. Je suis tombée enceinte au 1er écart d’attention avec mon conjoint avant le projet officiel. Ça a été l’ascensseur émotionnel. La surprise/crainte que ça arrive plus tôt que prévu, finalement la pleine confiance en l’avenir et le plaisir de l’expérience, l’attachement maternel qui se crée à la 1ère échographie, l’obsession quotidienne, le projet qui prend forme, les discussions officielles avec le papa, et à la 2ème échographie patatra… trop petit pour le stade de grossesse.
    Avec moi l’echographiste a été moins catégorique, j’ai dû lire entre les lignes, j’ai été complètement abandonnée avec ma suspition d’arrêt de grossesse, mal suivie par plusieurs professionnels différents. Mon généraliste m’a fait faire une prise de sang pour être sure de l’arrêt de grossesse, ce qui a été confirmé. Ma sage femme, jeune et peu expérimentée, n’a pas su répondre à mes questions et m’a timidement dit qu’il vallait mieux aller aux urgences. Moi je comptais les jours depuis lesquels mon petit était mort dans mon ventre.
    Aux urgences on me dit qu’il y a un protocole, il faut attendre 11 jours avant de faire quoi que ce soit pour etre sure que la grossesse est bien interrompue (sinon c’est considéré comme avortement).
    Je rentre donc chez moi et attends, attends.. le pire sentiment pour moi c’est le celui de porter la mort plutot que la vie, et d’être bloquée dans notre projet devenu ardent. Envie de passer à autre chose. Pour ma part ça n’a pas été le deuil le plus dur, j’ai surtout eu un fort sentiment de honte, d’avoir échoué, de ne pas être « une bonne mère ». Je me suis aussi demandé ce que j’avais fait de mal.. un rdv chez l’ostéo concordait avec l’arrêt entre autres..
    Et puis pendant les 11 jours, à pleurer presque tous les soirs, finalement c’est arrivé chez moi dans la nuit, j’ai eu des contractions, la poche des eaux s’est percée dans un demi sommeil douloureux, et j’ai perdu le sac aux toilettes… horrible sentiment de savoir son petit parti dans la fosse septique. Ça a été physiquement très dur. J’ai eu des nausées, vertiges, acouphenes très violents, pertes hemoragiques toute la nuit, puis toute la journée, puis la semaine, le mois… et ça a duré 2 mois et demi d’évacuation. Parfois je pensais être sur la fin, et en me promenant, au travail ou chez des amis, surprise, inondation sanguinolante à couler le long des jambes meme avec une serviette…
    J’ai refusé le curetage lors de ma consultation aux urgences, parce que j’étais contente d’avoir pu y évacuer naturellement, je ne voulais pas une anestesie générale sur mon CV médical pour ce genre de motif… j’ai donc été sous surveillance hebdo tout le long. Et ça a été long…. long.. long… j’ai cru que ça n’en finissais jamais. J’ai encore beaucoup pleurer, parce que je n’attendais qu’une chose, passer à autre chose, recommencer, ré essayer, et j’avais ces pertes et gros caillaux qui étaient là à la place au quotidien, et qui m’empêchaient d’aller de l’avant, et me faisait craindre d’abîmer mon cocon pour la fois suivante.
    Durant cette période j’ai préparé la suite. Je ne voulais pas revivre le meme sentiment d’abandon médical et d’éparpillement pour ma grossesse suivante, je me suis attelée à trouver une sage femme échographiste, pour n’avoir qu’une interlocutrice qui me suive pour la suite. Et après plusieurs rdv ratés, j’ai trouvé la perle.
    Elle m’a aidé à dédramatiser et redevenir confiante pour la suite. L’argument « la nature a bien fait son travail » a fontionné pour moi. Après le sentiment de honte, j’ai été fière que mon corps ait fait le choix de ne pas garder un enfant qui n’était pas viable.

    Après les 2 mois et demi de fausse couche, qui m’ont paru une éternité, j’ai eu un cycle à vide, qui m’a refait douté puisqu’on avait mis cette fois le coeur à l’ouvrage et que mes ovaires étaient aparaissaient très productifs à l’écho, j’ai eu peur d’avoir des problèmes d’accueil suite à ce qu’a subit mon uterus pendant toutes ces semaines de labeur…
    Et finalement le cycle suivant ça a fonctionné.

    Je dirais que le plus dérangeant pour moi dans cette fausse couche, c’est qu’elle m’a empêchée de vivre pleinement la grossesse de mon petit garçon ensuite. J’avais perdu toute confiance, j’avais sans arrêt peur que la grossesse s’arrête, j’y pensais tout le temps, j’étais parano, m’imaginais des symptômes d’arrêt de grossesse, à en pleurer à la 2ème échographie quand j’ai bien entendu son coeur battre… et jusqu’au bout j’ai eu peur de le perdre, ou qu’il y ait un problème, je n’osais physiquement rien faire, je me suis préservée un peu trop, j’ai arrêté totalement le sport, les efforts physiques, du coup j’ai eu des douleurs ligamentaires, je me suis toute démusclée, et…. nous avons dépassé le terme, j’ai été déclenchée et l’accouchement a été très compliqué à cause de ça !

    Bref, une fausse couche, même quand on pense moins mal la vivre que la moyenne, ça laisse toujours certains traumatismes et des séquelles.

    1. Céline

      Merci infiniment, Amélie, pour ton partage et ton retour.

      Je suis profondément émue par ton témoignage et par la force dont tu as fait preuve face à cette épreuve. Ce que tu as traversé est bouleversant, et je tiens à te dire à quel point je suis touchée par tes mots.

      Je te comprends à 100 % lorsque tu dis « j’avais sans arrêt peur que la grossesse s’arrête », j’ai vécu exactement la même chose après ma propre fausse couche. Cette peur, cette paranoïa presque, d’imaginer le pire à chaque instant… Chaque échographie était un mélange d’angoisse et d’espoir, et j’avais toujours cette peur viscérale de perdre Axel.

      Ton témoignage est bouleversant. Ce sentiment d’abandon médical, cette douleur physique et émotionnelle qui semble ne jamais finir, cette attente insupportable… et surtout, cette impression injuste d’avoir « échoué », de ne pas être une « bonne mère ». Comme si on portait, en plus de la douleur de la perte, le poids de la culpabilité.

      Je trouve incroyable la manière dont tu as réussi à reprendre confiance en ton corps et à te préparer pour une nouvelle grossesse avec une sage-femme qui t’a soutenue. C’est une belle preuve de résilience et je suis vraiment heureuse que ton histoire ait eu une issue positive avec ton petit garçon.

      Tu as raison : on ne sait jamais ce que cachent les sourires dans une salle d’attente, combien de femmes autour de nous ont traversé la même épreuve. C’est un sujet intime, souvent tabou, et pourtant si universel.

      Merci, du fond du cœur, d’avoir partagé ton histoire avec autant de sincérité et de courage. J’espère qu’elle pourra apporter du réconfort à d’autres femmes, qu’elles se sentiront un peu moins seules grâce à tes mots. Je t’envoie tout mon soutien 💛.

  2. Fanny

    Wahou, merci pour cette lettre à cœur ouvert, c’est émouvant… Tellement vrai.. qu’est ce qu’on se sent seule.. qu’est ce que l’entourage et les soignants sont maladroits…
    Et la guérison est longue… Ma petite fille est arrivé 3 ans après ma FC via FIV ; je peux pas m’empêcher de me dire que j’ai fait un blocage psychologique ..
    Et je ne suis finalement pas encore guerrier
    Mais encore merci pour ce témoignage ❤️

    1. Céline

      Merci à toi, Fanny, pour ces mots si sincères et bouleversants 💞

      J’ai envie de te prendre dans mes bras, de te dire à quel point je ressens tout ce que tu exprimes… cette solitude, cette incompréhension, ces blessures invisibles qui mettent tant de temps à cicatriser. Et c’est vrai… l’entourage et les soignants, malgré toute leur bonne volonté, ne mesurent pas toujours l’impact de leurs mots, ni à quel point on peut se sentir démunie face à tant de maladresse.

      Ta petite fille est là aujourd’hui, et pourtant, cela n’efface pas le chemin parcouru, ni la douleur du passé. On aimerait croire que tout s’efface avec le temps… mais la réalité, c’est qu’on avance avec ces morceaux de nous qui ont été brisés. La guérison prend du temps, et c’est OK. Il n’y a pas de délai, pas de règle pour « aller mieux ». Ce n’est pas une faiblesse, c’est juste humain.

      Alors s’il y a une chose que j’aimerais te dire, c’est que tu n’es pas seule. Ce que tu ressens est légitime. Il faut du temps, de la douceur, et surtout… de la bienveillance envers soi-même. Être une guerrière, ce n’est pas oublier, ni effacer la douleur. C’est avancer, à son rythme, avec ses blessures et son histoire. Et toi, tu avances. Tu as traversé tant d’épreuves, et pourtant, tu es là, à partager ton histoire pour aider d’autres mamans à se sentir moins seules. Et ça, c’est une immense preuve de force.

      Merci du fond du cœur d’avoir laissé ce témoignage ici. Je t’envoie tout mon soutien. Prends soin de toi 💖.